Le corps humain est un royaume où chaque organe veut être le roi
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Il y a la tête, le cœur, les couilles: ça, vous l’savez déjà
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Mais les autres parties du corps ont aussi leur mot à dire
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Chacun veut prendre le pouvoir, et le pire est à venir
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Il y a, bien sûr, la bouche qui a souvent une grande gueule
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Elle pense être la plus farouche mais s’met souvent l’doigt dans l'œil
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Elle a la langue bien pendue pour jouer les chefs du corps humain
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Elle montre les dents, c’est connu, mais n’a pas l’cœur sur la main
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Seulement, la main n’a pas forcément l’monopole du cœur
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Elle aime bien serrer l’poing, elle aime jouer les terreurs
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Elle peut même faire un doigt, elle ne fait rien à moitié
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La main ne prend pas d’gant et nous prend vite à contre-pied
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Le pied n’a pas d’poil dans la main mais manque d’ambition
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Au pied levé, j’dirais, comme ça, que le pied n’a pas l’bras long
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Les bras, eux, font des grands gestes pour se donner l’beau rôle
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Ils tirent un peu la couverture mais gardent la tête sur les épaules
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On peut être timide ou on peut parler fort
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D’t’façons, ce qui décide, c’est le langage du corps
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On peut avoir l’esprit vide ou un cerveau comme un trésor
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D’t’façons, ce qui domine, c’est le langage du corps
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C’est le langage du corps
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C’est le langage du corps
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Quand la bouche en fait trop, la main veut marquer l’coup
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Pour pas prendre sa gifle, la bouche prend ses jambes à son cou
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La bouche n’a rien dans l’ventre, elle préfère tourner l’dos
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Et la main sait jouer des coudes, la tête lui tire son chapeau
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Mais l'œil n’est pas d’accord, il lui fait les gros yeux
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Ils sont pas plus gros qu’le ventre, mais l'œil sait c’qu’il veut
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Car l'œil a la dent dure, le corps le sait, tout l’monde le voit
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À part, peut-être, la main qui pourrait bien s’en mordre les doigts
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Et, la jambe, dans tout ça, eh bien, elle s’en bat les reins
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Elle est droit dans sa botte et continue son chemin
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Personne ne lui arrive à la cheville quand il s’agit d’avancer
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Même avec son talon d’Achille, elle trouve chaussure à son pied
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Les pieds travaillent main dans la main et continuent leur course
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Jamais les doigts en éventail, ils s’tournent rarement les pouces
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Ça leur fait une belle jambe, toutes ces querelles sans hauteur
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Les pieds se foutent bien d’tout ça, loin des yeux, loin du cœur
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On peut être timide ou on peut parler fort
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D’t’façons, ce qui décide, c’est le langage du corps
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On peut avoir l’esprit vide ou un cerveau comme un trésor
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D’t’façons, ce qui domine, c’est le langage du corps
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C’est le langage du corps
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C’est le langage du corps
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Pour raconter l’corps humain, rien n’est jamais évident
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J’me suis creusé la tête et même un peu cassé les dents
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Alors ne faites pas la fine bouche, j’espère que vous serez d’accord
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Que c’texte est tiré par les cheveux mais que, p’tit à p’tit, il prend corps
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J’n’ai pas eu froid aux yeux, mais je reste un peu inquiet
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Je croise les doigts pour qu’au final je retombe sur mes pieds
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Ne soyez pas mauvaise langue même si vous avez deviné
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Que, pour écrire ce poème, j’me suis tiré les vers du nez
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On peut être timide ou on peut parler fort
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D’t’façons, ce qui décide, c’est le langage du corps
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On peut avoir l’esprit vide ou un cerveau comme un trésor
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D’t’façons, ce qui domine, c’est le langage du corps
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C’est le langage du corps
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C’est le langage du corps |