Garçon, mettez-moi un allongé
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Auriez-vous un crayon aussi? |
Que j'écrive une chanson, merci
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Celle-ci, c’est aux passants que j’la dédirai
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J’trouverai bien l’inspiration dans un troquet à Nation
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D’t’façons, j’m’inspire des gens qui passent, qui tracent
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J’m’imagine leurs histoires, sirotant un café en terrasse
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J’les regarde défiler, du plus joyeux au plus déprimé
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J’essaye de cerner les figures marquées de ceux qui ont trimé
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Ils ont tous des choses à dire, une vie à raconter
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Des malheurs surmontés et des tonnes de fous rires
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Y’a des oiseaux d’passage et des pigeons à 'ris-Pas', ouais
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On voit tout dans les rues d’la capitale
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Des MC freestylent au coin d’la ruelle d’en face
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S'épatent de la ville sur un beat et des rimes fantasques
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Mon regard bloque sur une métisse sensat'
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Elle me voit aussi (pause), j’veux pas qu’l’instant passe
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Au loin, je vois ce jeune couple qui s’engueule
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Mais pourquoi ils s’en veulent? |
Parfois, l’amour s’envole
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Vous inquiétez pas trop, on se retrouve en étant seul
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Et on ne peut entendre l’amour qu’en écoutant nos pleures
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Ainsi va la vie, le vent l’emporte
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Malgré nos chaînes et les poids que l’on porte
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On cherche le paradis au pied de nos portes
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Et, si c’est pas pour soi qu’on vit, c’est pour les autres
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J’pourrais demander à cette mamie, p’t-être qu’elle a des réponses
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Accrochée à sa canne, je vois qu’elle ne renonce
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Malgré la solitude, les mots et les temps qui changent
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Ici, c’est la seule à écouter les oiseaux qui chantent
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Dans c’boucan urbain, moi, je n’entends que les sirènes
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La clope au bec, j’me demande à quand la vie saigne
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Y’a rien qui presse, à part ce gars en costard-cravate
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Courant après un bus, p’t-être pour un contrat d’travail
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L’habit ne fait pas l’moine, et la galère est partout
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On ne vit qu’une fois, donc je préfère être troubadour
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Comme cet artiste de rue, là bas, qui cherche les regards
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Personne ne le voit mais il continue et se marre
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L’avenir dans le chapeau, bravo
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Chaque jour, il ne s’agit que de se jeter à l’eau
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La sagesse comme fardeau dans l’sac à dos d’ce voyageur
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Qui marche, on voit le monde dans ses yeux d’explorateur
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Devant moi passe une maman, dans chaque paume un môme
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Peur de rien en la tenant, leurs rires met du baume
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La force d’une mère comme l’union des éléments
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Pour eux, elle peut tout faire, elle avance en les aimant
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C’est pas les gens qui passent, c’est le temps (c'est le temps)
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C’est pas les gens qui passent, c’est le temps (c'est le temps)
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Ainsi va la vie, le vent l’emporte
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Malgré nos chaînes et les poids que l’on porte
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On cherche le paradis au pied de nos portes
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Et, si c’est pas pour soi qu’on vit, c’est pour les autres
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Les gens qui passent, c’est toi, c’est moi, c’est nous, c’est vous, c’est tout
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C’est pas les gens qui passent, c’est la vie, c’est le temps |