C'était un p’tit chanteur des rues
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Dont le modèle a disparu
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Aimable et pas trop mal fichu
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De sa personne
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Son accordéon en sautoir
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Il faisait valser les trottoirs
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D’une musique sans histoire
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Celle qu’on fredonne
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Un soir que dans les beaux quartiers
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Il essayait d’apitoyer
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Une rombière entortillée
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Dans ses fourrures
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Il vit sortir de l’autobus
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Une splendeur, une Vénus
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Un canon, une super-plus
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La beauté pure
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Ah ! |
J’en crois pas mes yeux
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Ah ! |
Cadeau du bon Dieu
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Ah ! |
J' vais jouer mon vieux
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L’hymne à l’amour en fa dièse
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Faut qu' ça lui plaise !
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Oubliant là sa clientèle
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Il la suivit mais la gazelle
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Fit tricoter les jambes qu’elle
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Avait superbes
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Et sans entendre sa chanson
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Quand il l’aborda sans façon
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Elle l’assassina de son
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Regard acerbe
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Elle remarqua dans un éclair
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Qu' s’il avait la chanson, c’est clair
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En revanche, il n’avait pas l’air
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L’air à la mode
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Et le laissa planté tout con
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Au pied d’une de ces maisons
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Où on se casse le nez si on
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N’a pas le code
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Ah ! |
Me laissez pas là
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Ah ! |
J’en perdrai mon la
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Ah ! |
J' vais vous jouer la
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Reine de la Nuit en fa dièse
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Faut qu' ça vous plaise !
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Incapable de faire un pas
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Devant son immeuble, il campa
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Jonglant avec les «sûrement pas»
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Et les «peut-être»
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La demoiselle aux jolis yeux
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Ça la chatouillait bien un peu
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D’imaginer cet amoureux
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Sous ses fenêtres
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Voyant comme il s’enracinait
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Elle lui fit passer un billet
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«Si vous voulez m’attendre, c’est
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Votre problème
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Mais venez donc pendant cent nuits
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Alors je verrai si je puis
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Vous ouvrir mon cœur et mon lit
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À la centième"
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Ah ! |
Délices futurs
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Ah ! |
Divine aventure
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Ah ! |
J' vais jouer, c’est sûr
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L’Hymne à la Joie en fa dièse
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Faut qu' ça vous plaise !
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Et pendant ce printemps pourri
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Sans même se mettre à l’abri
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Il est venu tout attendri
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Monter la garde
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Tandis qu’il se gèle les os
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Imaginez l’autre, là-haut
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Bien à son aise, bien au chaud
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Qui le regarde
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Disant «Je le croyais plus gai !
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Qu’espère-t-il? |
Au fond c’est vrai
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Qu’il est bien maigre et qu’il faudrait
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Qu’il se remplume
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Il pourrait bien mourir ici
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Mais pas avant qu’il n’ait écrit
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Sur mon âme une bien jolie
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Chanson posthume"
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Ah ! |
Si j’ai bien compris
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Ah ! |
J' suis un pur esprit
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Ah ! |
J' vais jouer pardi
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Un requiem en fa dièse
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Pour qu' ça vous plaise !
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Les jours passèrent cependant
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Dizaine après dizaine et quand
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On approcha l'événement
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La récompense
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La belle se prit à rêver
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Eut presque envie d’anticiper
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Et lui trouva des qualités
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De la prestance
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Quand elle aperçut dans le noir
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Du quatre-vingt-dix-neuvième soir
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Son amoureux rempli d’espoir
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Elle fut en transes
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Mais le centième, il ne vint pas
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Ne me demandez pas pourquoi
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Je garderai par devers moi
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Ce que j’en pense
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Ah ! |
Ça me tente plus
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Ah ! |
J' vous ai assez vue
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Ah ! |
Vous pouvez là-d'ssus
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Vous faire jouer en fa dièse
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La Marseillaise !
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Ah ! |
Ça me tente plus
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Ah ! |
J' vous ai assez vue
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Ah ! |
Vous l’aurez voulu
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Je m’en vais dormir à l’aise
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En fa dièse
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Majeur ! |