Quand J’avais dix ans, que tu en avais treize
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J’aurais bien voulu te connaître un peu
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On aurait couru les jambes à l’aise
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On aurait joué presque avec le feu
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Et dans les fourrés, dans les terrains vagues
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On aurait joué ensemble aux Indiens
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À la fausse guerre où le cœur divague
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À la vraie maraude où l’on ne craint rien
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Qu’il y avait loin, de ma bande à la tienne !
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Mais, pour autant qu’il m’en souvienne
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Au milieu de ces gamins
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Je te cherchais déjà
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Je te cherchais déjà
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Quand j’avais dix ans, que j'étais sauvage
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J’aurais bien voulu être ton copain
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Va ! |
Je courais vite et j’avais pas l'âge
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De tenir mes jupes et de parler bien
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Je n’hésitais pas à jeter des pierres
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Ou à m’embusquer dans le grand mûrier
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Quand on se battait, j'étais l’infirmière
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Quand on naviguait, j'étais le gabier
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Qu’il y avait loin, de ma barque à la tienne !
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Mais, pour autant qu’il m’en souvienne
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Au milieu de ces gamins
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Je te cherchais déjà
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Je te cherchais déjà
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Quand j’avais dix ans, tu aurais pas eu honte
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D'être mon ami: je ne pleurais pas
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Je ne tenais pas encore le compte
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Des petits chagrins, j’aimais les combats
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Et si je devins ensuite peureuse
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C’est qu’on me l’apprit avec le latin
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Dès lors je sortis de l'époque heureuse
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Où l’on s'égratigne aux mêmes chemins
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Qu’il y avait loin, de ma branche à la tienne !
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Mais, pour autant qu’il m’en souvienne
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Au milieu de ces gamins
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Je te cherchais déjà
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Je te cherchais déjà
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Quand j’avais seize ans, que tu étais un homme
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J’aurais pas voulu te connaître, va !
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J’aurais pas voulu que tu saches comme
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Comme j'étais bête à cet âge-là
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Si tu étais bien comme je t’imagine
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Tu m’aurais fait mal, tu m’aurais fait peur
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Il valait bien mieux sur d’autres gamines
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T’exercer les dents à défaut du cœur
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Il a fallu qu’enfin on se rencontre
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Trois fois dix ans, tu fais le compte
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Faut qu’on s’aime trois fois plus
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Je ne regrette pas, je ne regrette pas
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De t’avoir si longtemps cherché déjà |