Jamais on ne vous dérange
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On peut arriver, je crois
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À l’heure la plus étrange
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Sans trouver visage de bois
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Mes amis du fond des vignes
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Et vous du milieu des champs
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Sais-je comme on vous désigne?
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Pour moi, nous sommes parents
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Que je me sens bien chez vous
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Au creux de votre cuisine
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Que je me sens bien cousine
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Cousin, que c’est doux
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Et si notre cousinage
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De famille ne vient pas
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Mais vient d’un autre lignage
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Je ne le refuse pas
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Et famille pour famille
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C’est bien vous que je choisis
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C’est bien vous que je choisis
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Mes amis d’un coin de ville
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Qui avez toujours pour moi
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Un peu d’amitié tranquille
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Pour dire un «qu'est-ce qu’on boit ?»
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Merci pour ce coin de table
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Il ne m’en faut guère plus
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Quand le vin est délectable
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L’amitié vient par dessus
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Que je me sens bien chez vous
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Au creux de votre tendresse
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Que je me sens bien, princesse
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Marquis, que c’est doux
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Et si ce compagnonnage
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De noblesse ne vient pas
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Mais évoque le village
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Allez, je ne m’en plains pas
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Et noblesse pour noblesse
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C’est la vôtre que je veux
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C’est la vôtre que je veux
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Certains verront un symbole
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Dans la bouteille qui vient
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Compléter un protocole
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Dont nous nous arrangeons bien
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C’est comme une survivance
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De l’accueil de nos aïeux
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Ce parfum d’ancienne France
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Le refusera qui veut
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Moi, je me sens bien chez vous
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Que je meure si j’en bouge
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Débouchez le blanc, le rouge
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Et buvons à nous !
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Tout ce qui a des racines
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Et du cœur se trouve là
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Dans la plus simple cuisine
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Chez le plus humble bougnat
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Et richesse pour richesse
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C’est la mienne, celle-là
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C’est la mienne, celle-là |