Le beau frère de la sœur du voisin
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Gendarme
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Est mort il y a quelques jours, est mort enfin
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Sans larmes
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Des larmes il n’avait plus de quoi
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Il n’avait même plus de poids
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Plus de souffle dans la poitrine
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Il était dans son lit gisant
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Il avait moins de quarante ans
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Il travaillait dans une usine
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De celles dont on ne dit rien
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Où il n’y a jamais de pépins
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Jamais de morts ni de malades
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Ils n’y travaillent pas longtemps
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Ils ne savent jamais pourtant
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Où vont finir leurs camarades
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Allons, mais qu’est-ce que tu penses?
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Ce n' sont que des coïncidences
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Ces choses-là n’arrivent pas
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Pas chez nous en tout cas
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La femme de ménage de l'école
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De sciences
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A passé la visite médicale
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En confiance
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On lui a dit «Il faut rester
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À l’hôpital vous reposer»
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L’a répondu «J'ai mon ouvrage
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Balayer autour du machin
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Ils appellent ça, je crois bien
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Une pile dans une cage»
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Ils ont analysé son sang
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Ils l’ont gardée, ça fait longtemps
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Y en a une autre qui balaye
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À qui, bien sûr, on n’a rien dit
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À l’hôpital il y a des lits
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Elle ne vivra sûrement pas vieille
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Allons, mais qu’est-ce que tu penses?
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Ce n' sont que des coïncidences
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Ces choses-là n’arrivent pas
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Pas chez nous en tout cas
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La sage-femme qui voit naître des enfants
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Difformes
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En voyant de plus en plus, avec le temps
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S’informe
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On lui dit que c’est le tabac
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C’est la pilule ou le calva
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Mais certainement pas l’usine
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Où tous les pères vont pourtant
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Gantés, bottés, casqués de blanc
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Gagner leurs trois sous de débine
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Il faut tout ça pour compenser
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Ce que vous pouvez gaspiller
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D’essence dans vos mobylettes
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Et quand vous marcherez à pied
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Vous pourrez toujours regarder
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Passer les avions sur vos têtes
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Allons, mais qu’est-ce que tu penses?
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Ce n' sont que des coïncidences
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Ces choses-là n’arrivent pas
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Pas chez nous en tout cas
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Et moi, moi qui vous parle avec mon micro é-
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Lectrique
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J’ai bonne mine à vous les dérouler, mes idées
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Paniques
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Je n’aime pas beaucoup le froid
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Je ne me chauffe pas au bois
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Et je ne boude pas l’essence
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Mais j’ai au ventre une grand' peur
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Qu’on se retrouve un jour sans fleurs
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Sans enfants et sans espérance
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Qu’on se retrouve un jour sans nous
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Avec personne au bord du trou
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Rien que des armes et puis personne
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Oh, dites qu’on s’en passera
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De toutes ces choses qu’on a
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Qui ne valent pas qu’on abandonne
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Je n’y peux rien, toujours j’y pense
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Je n' crois pas aux coïncidences
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Ces choses-là arrivent bien
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Et je n’invente rien
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Mais, surtout, gardez vos vélos
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On ira voir au bord de l’eau
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Si jamais la mer veut
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Redevenir bleue |