Un jeune homme de banlieue ouest, se piquait de curiosité à mon sujet
|
Et me demandait:
|
«Mais Belle, pourquoi tant de célibat, pourquoi, pourquoi, pourquoi…»
|
Parce que les hommes me fuient
|
Comme la peste ou le choléra, tu choisis
|
On me sourit, mais croyez moi
|
On n’se frotte pas, non on n’se frotte pas à moi
|
Car qui s’y frotte, qui s’y frotte, s’y pique
|
Et quand un homme est piqué au vif
|
Pour lui, je suis un roc, je suis un if
|
Et qu’est-ce qu’un if, Messieurs et Mesdames, je vous le pose en mille,
|
et bien Mano va vous l’expliquer en quelques mots
|
Un if est un conifère toujours vert, aux feuilles longues et étroites
|
Portant un petit fruit rouge vif, mais revenons plutôt au vif du sujet,
|
avec notre ami australien de nature fort généreuse et trompettiste de renommée
|
internationale…
|
Il me faisait remarquer, que ce jeune homme blond, aux yeux si clairs
|
Me dévorait des yeux par dessous ses paupières
|
Mais je sais si bien
|
Que lorsque je lui dirai «Viens!»
|
Décontenancé, les bras ballants
|
Il me demandera «Mais qu’est-ce que tu attends?
|
De moi, qu’attends-tu de moi…»
|
Pourquoi tant de haine
|
Tout ça, parce que les hommes me craignent
|
Comme si j’pouvais leur faire du mal
|
On me sourit mais croyez-moi
|
On n’se frotte pas, non on n’se frotte pas à moi
|
Et quand un homme est piqué au vif
|
Pour lui je suis un roc, je suis un if
|
Regardez-moi bien ce jeune homme au type méditerranéen
|
Assis sur sa chaise, une guitare entre les mains, qui me disait ceci
|
Ecoutez-bien, il me disait, «Belle!»
|
«Une belle fille comme toi ne peut pas rester seule
|
C’est une injure à l’amour, tu es faite pour l’amour!»
|
Mais je sais si bien
|
Comme dans les contes, tout finira bien
|
Et qu’un homme me coupera les ailes
|
Avant, que je n’le change en statue de sel
|
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup, beaucoup, beaucoup de bons moments
|
Car si les hommes me craignent
|
Il y en aura bien un, une fois
|
Qui se frottera, frottera à moi
|
Qui s’y piquera et piqué au jeu
|
Aux jeux de l’amour, aux «je t’aime, mon amour»
|
Sans avoir peur des mauvais jours |