Інформація про пісню На цій сторінці ви можете ознайомитися з текстом пісні L'attente, виконавця - Manu MIlitari
Дата випуску: 10.09.2012
Вікові обмеження: 18+
Мова пісні: Французька
L'attente |
Avant l’heure de la première prière de la journée |
Je sors de mon repère un foulard autour de ma gorge nouée |
Mes yeux balayent le ciel, à la recherche d’un drone |
Comme si j’avais le temps de courir avant qu’un missile tombe |
En marchant, je me questionne sur mille affaires à la fois |
Mais si je poursuis ma route c’est que le doute raffermit la foi |
Je traverse les rivières, les ravins de mon pays tribal |
Après des heures, j’arrive enfin au bord de la route principale |
Je sors ma pelle, je me dépêche à faire un trou dans le sol |
Pour y mettre une charge explosive d’engrais agricole |
Comme dedans y’a pas de métal, le piège est indétectable |
J’ai juste à effacer mes traces avant de prendre la montagne |
Je me positionne de manière stratégique |
J’espère juste que personne ne m’a repéré par satellite |
J’essaye de calmer ma peur, prêt pour le guet-apens |
Le doigt sur le détonateur, j’suis pas pressé fait que j’attends |
J’attends celui, qui aurait dû rester chez lui |
J’attends, pis comme dit un vieux proverbe afghan |
Eux y ont peut-être des montres mais nous on a le temps |
J’attends celui, qui aurait dû rester chez lui |
J’attends, pis comme dit un vieux proverbe afghan |
Y peuvent tuer les hirondelles y' empêcherons pas le printemps |
Depuis des heures déjà, la lumière a chassé l’obscurité |
Je me rends compte à quel point la route est à proximité |
Les yeux plissés, j’ai peut-être l’air stressé, mais je réfléchis |
Comme le soleil sur mon RPG |
Je suis conscient qu’si jamais on m’attrape |
On me torture ou on me photographie, à poils à 4 pattes |
Comme si j'étais rien qu’un barbare |
On m’accuse à tort et à travers d'être issu d’une race à part |
Comme si le port de la barbe allait s'étendre comme un virus cancéreux |
Comme si je n’avais pas d’enfants ou pas de tendresse envers eux |
Comme si je balayais le creux de ma grotte avec les cheveux de ma femme |
Pis que le soir je me réchauffais sur le bord d’un feu de napalm |
Comme si j'étais un malade mental extrémiste |
Mais y’a des signes pour les gens qui réfléchissent |
On m’a défiguré, jeté de l’acide dans le visage |
On a rayé mon image pour mieux raser mon village |
Je ne suis pas le genre qui panique quand ça tire |
J’ai déjà botté le cul de l’Empire britannique |
Je suis prêt à faire la même chose, je me bats pour la même cause |
Depuis toujours, je refuse la paix que l’occupant m’impose |
J’suis loin d'être un débutant, j’ai pas peur de perdre du temps |
J’suis prêt, j’ai des armes avec des arguments percutants |
J’veux libérer ma terre, ç'pas une question de religion |
Fait que éteignez vos télés, j’ai jamais détourné d’avion |
Pis j’ai lutté contre la culture du pavot |
Maintenant, si j’en fais pousser |
C’est pour vivre, c’est vous qui m’y avez poussé |
Je suis pas parfait, ma vision de la vie a fait des victimes |
Mais l’agression de mon pays m’a rendu légitime |
J’allais presque m’endormir, quand je capte un bruit de moteur |
Qui paralyse mes jambes et fait courir mon cœur |
Je m'écrase contre un rocher, j’ai peur d'être mal caché |
Je regarde une dernière fois si mon arme est prête à cracher |
La mort est si proche je récite déjà la Shahâda |
L’ennemi approche je reconnais les couleurs du Canada |
Comme une centaine de pays, l’adrénaline m’envahit |
Dans quelques secondes, y vont comprendre à quel point je les haïs |
L’attente est rendue presque interminable |
Mais je ne suis prêt à laisser personne filer sous ma barbe |
Finalement l’envahisseur, arrive à ma hauteur |
Je ressens tellement de stress que j’en ai mal au cœur |
Je laisse passer un premier Humvee |
Même un deuxième s'évapore |
Mais le troisième, dit bonjour au diable de ma part |