Je cherche la porte dorée
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Dans des palais désorientés
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Je porte la robe vermeille
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Des divinités du soleil
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Je tourne, aveuglée, dans des salles
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D’enseignes vertes en dédale
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J’entends se déclencher des fêtes
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Et des chansons sans queue ni tête
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Comme après un feu de diamants
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Tout est fini quand je descends
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Je bondis vers des ruisseaux d’or
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Qui coulent parmi mes décors
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Je tombe sur un lupanar
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De boîtes vides et de caviar
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Hollywood est un arc-en-ciel
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Un immense arbre de Noël
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Sa splendeur couvre l’horizon
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D’un incendie rose bonbon
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Des macho-girls et des faux anges
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S’unissent à des bêtes étranges
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Sur des grands écrans vidéo
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Qui tapissent les lavabos
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Des poupées Barbie alcooliques
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Prennent des cuites avec les flics
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Dans des bars aux miroirs cruels
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Blancs comme des neiges éternelles
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Des cracheurs de feu amateurs
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Milliardaires à faire mal au cœur
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Offrent des slips aphrodisiaques
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A des impresarios cardiaques
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Et des guimbo rafistolées
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Prennent des airs de nouveau-né
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Hollywood est un arc-en-ciel
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Un immense arbre de Noël
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Sa splendeur couvre l’horizon
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D’un incendie rose bonbon
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Des eunuques noirs et fardés
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Présentent des plats parfumés
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Mais quand je vais pour les manger
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Il n’y a que cailloux gelés
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Tous les jours un amant m’appelle
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Sur des lits de satin bleu ciel
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Si j’approche il n’y a qu’un corps
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De sanglier mort ou de porc
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Et je chancelle et je chavire
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Dans cette espèce de délire
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De spots de bijoux fluos
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De vertigo et de light show
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Moi qui veux la porte dorée
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Qui conduit à l'éternité
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Hollywood est un arc-en-ciel
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Un immense arbre de Noël
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Sa splendeur couvre l’horizon
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D’un incendie rose bonbon |