Nous sommes partis dans la forêt
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Là-haut, où ça grimpe
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Guidés dans un sentier de lumière
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Par les oiseaux et par le vent
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On a découvert une clairière
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A flanc de colline, face au soleil
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On s’est allongés dans l’herbe
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On a fermé les yeux
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Mais juste avant de s’endormir
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Elles sont apparues
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Des femmes, dansantes, blanches
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Des étincelles, vives, nombreuses
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Une espèce d’enchantement
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Un délire sans aucun doute !
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Je respirais l’ombre de leur parfum
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Je ne pouvais pas les toucher
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On ne pouvait pas non plus leur faire l’amour
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Même si on en avait très envie
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On les regardait tournoyer autour de nous
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On avait comme perdu la raison
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Pourtant, on n’avait rien bu
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Peut-être l’ivresse des hauteurs
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Le vertige du printemps
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Tu savais que beaucoup de femmes
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Ont une âme de guérisseuse
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Elles ont posé leurs mains sur nous
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On a tout de suite senti une chaleur se répandre
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Dans tout le corps
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Un courant d'énergie pure
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Agissait à l’intérieur
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Ce qui était tordu se redressait
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Ce qui était obscurci s'éclaircissait
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Ce qui était cadenassé se déverrouillait
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Après tout a changé, on était
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Vif, léger, ouvert, lumineux
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Alors elles ont commencé à nous parler
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C'était en quelque sorte
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Toutes les femmes qu’on avait aimées
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Mère, filles, amantes, légitimes, illégitimes
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Sœurs, amies, grand-mères, arrière grand-mères
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C'était l’heure des secrets
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Des solitudes, des abandons
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Regrets, absences, trahisons
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Mais aussi des joies, des fous rires
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Des extases et de l’amour absolu
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Après cette confession étrange
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Le silence nous a pris
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On était abasourdis, détruits
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Mais aussi soulagés, neufs, vivants, solides, transparents
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C'était l’heure de partir
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La nuit tombe vite
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Et on avait un peu de marche
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On a embrassé virtuellement
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Toutes nos femmes merveilleuses
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L’atmosphère était saturée de plaisir
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Elles ont virevolté une dernière fois
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Autour de nous et ont disparu
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ON est rentrés d’un bon pas
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Avec cette joie féroce dans le ventre
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Une envie de tout dévorer
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Fallait pas nous chercher
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Arrivés au village, les gens nous ont souri
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Ça leur faisait du bien
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De voir deux gars redescendre de la montagne
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Complètement illuminés
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On s’est regardés, on a rigolé doucement
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Et sans dire un mot
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On est partis chacun de notre côté
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Il y avait tout à faire
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A rêver, à construire
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Mais maintenant c'était plus facile
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Elles étaient là, avec nous.
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(Merci à Mathieu Levasseur pour cettes paroles) |