| [Marianne Faithfull lit un extrait de «La vénus en fourrure»
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| de son grand-oncle Léopold Von Sacher-Masoch]:
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| «Aimer, être aimer, quel bonheur !
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| Et pourtant, comme tout éclat est terne,
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| Auprès de la félicité remplie de tourments,
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| Que l’on éprouve en adorant une femme qui fait de l’homme son jouet,
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| En devenant l’esclave d’une créature tyrannique,
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| Qui vous piétine impitoyablement»
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| Elle est là, ma vénus allongée, le corps et les poignets sanglés
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| Dans son imper en latex elle m’observe, comme la proie de ses projets
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| Attitude polaire de surface, sourire de Joconde apaisé
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| Elle est la main qui me cherche et me frôle, du bout de ses ongles laqués
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| Oh surtout ne crie pas avant d’avoir mal, me dit elle, les corps étrangers
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| Ont le goût capiteux du parfum des roses, du romanesque et du secret
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| Les liens d’Eros tout puissants, sont-ils plus attachants que les liens du cœur
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| Les liens d’Eros tout puissants, sont-ils plus attachants que les liens du sang
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| Qui est la victime de qui, dit elle, le sacrifié ou son bourreau?
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| Peu importe le flacon, si c’est éphémère, mais pourvu que le charme opère
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| Pénètre jusqu’aux fondations de mon âme, souffle t’elle, avant de céder
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| Libérée par l’impact de mes morsures, par la chaleur de mes baisers
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| Les liens d’Eros tout puissants, sont-ils plus attachants que les liens du cœur
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| Les liens d’Eros tout puissants, sont-ils plus attachants que les liens du sang |