| J’accuse les hommes, un par un et en groupe
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| J’accuse les hommes de cracher dans leur soupe
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| D’assassiner la poule aux œufs d’argent
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| De ne prévoir que le bout de leur temps
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| J’accuse les hommes de salir les torrents
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| D’empoisonner le sable des enfants
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| De névroser l'âme des pauvres gens
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| De nécroser le fond des océans
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| J’accuse les hommes de violer les étoiles
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| Pour faire bander le Cap Canaveral
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| De se repaître de sexe et de sang
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| Pour oublier qu’ils sont des impuissants
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| De rassembler les génies du néant
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| De pétroler l’aile des goélands
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| D’atomiser le peu d’air qu’ils respirent
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| De s’enfumer pour moins se voir mourir
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| J’accuse les hommes de crimes sans pardon
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| Au nom d’un homme ou d’une religion
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| J’accuse les hommes de croire des hypocrites
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| Moitie pédé, moitie hermaphrodite
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| Qui jouent les durs pour enfoncer du beurre
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| Et s’agenouillent aussitôt qu’ils ont peur
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| J’accuse les hommes de se croire des surhommes
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| Alors qu’ils sont bêtes à croquer la pomme
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| J’accuse les hommes. |
| Je veux qu’on les condamne
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| Au maximum, qu’on arrache leur âme
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| Et qu’on la jette aux rats et aux cochons
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| Pour voir comment eux ils s’en serviront
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| J’accuse les hommes, en un mot comme en cent
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| J’accuse les hommes d'être bêtes et méchants
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| Bêtes à marcher au pas des régiments
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| De n'être pas des hommes tout simplement |