C’est en remontant la rivière
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Qu’on apprend le sens de l’eau
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Compagnon, maître ou capitaine
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Nous étions bien la soixantaine
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De tout âge et de tous métiers
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Ayant recommandé nos âmes
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Le vingt d’avril appareillâmes
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Sous la gouverne de Cartier
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En vingt jours de vents favorables
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Par les étoiles secourables
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Nous voici parvenir aux bords
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Que nous nommons la Terre Neuve
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Juste à la porte du grand fleuve
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Qu’il nous faut explorer d’abord
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C’est en remontant la rivière
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Qu’on apprend le sens de l’eau
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Passé le détroit de Belle-Isle
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Mettons le cap sur d’autres îles
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Et jusqu'à la baie des Chaleurs
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À Gaspé, Cartier nous commande
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D'élever une croix très grande
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Au nom du Roi et du Sauveur
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En la voyant les indigènes
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Prennent peur, mais leur capitaine
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Avec ses trois fils vint nous voir
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Par des présents on les rassure
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Des vêtements et des parures
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Et des couteaux et des miroirs
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C’est en remontant la rivière
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Qu’on apprend le sens de l’eau
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Après avoir fait grande chère
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Deux des enfants du Chef restèrent
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Qui viendront en France avec nous |
Et nous cinglons vers d’autres terres
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Et jusqu’au détroit de Saint-Pierre
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Le premier jour du mois d’août
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Mais déjà les vents nous dépêchent
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Nous prenons du bois, de l’eau fraîche
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Et filons jusqu’au cap Tiennot
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C’est là que des pêcheurs nous dirent
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De la morue plein leurs navires
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Qu’ils retournaient à Saint-Malo
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C’est en remontant la rivière
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Qu’on apprend le sens de l’eau
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Avant que les temps nous affrontent
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Avant que la mer se démonte
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Levons la voile du retour
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Thomas Aubert, je vous salue
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Et tous les pêcheurs de morue
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Venus sonder les alentours
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C'étaient quelques pas sur le sable
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Rêvant d’un fleuve intarissable
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D’argent, d’or et de diamants
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Alors que nous était offerte
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La plus grande des découvertes
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L’Homme semblable et différent
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C’est en remontant la rivière
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Qu’on apprend le sens de l’eau |