Citoyen du monde, enivré à la vie
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Papier rectangle pour une terre ronde
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Je préfère être sans souci
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Un étranger à l'étranger qu'étranger dans mon propre pays
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Loin des index accusateurs
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Qui ont mis les voiles vers la peur
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Laisse-moi refermer le sac et les groles
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Tracer la route, vécu sur l'épaule, vrai
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Je n'étais pas le meilleur à l'école
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Mais je haïssais le racket et les vols
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A l’horizon, je ne voyais pas mes 20 ans
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Menotté, juvénile et délinquant, non
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Et si les tours ont resserré l'étreinte
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Sur leur dos ma douleur je l’ai peinte
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Je suis encore un enfant du pays
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Désolé si je ne le crie pas en treillis
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Chanter «aux armes», là debout au garde à vous
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A ça ils mesureraient mon amour
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Si je suis digne de la grande chance
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Que les miens soient venus ici en France
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La pudeur me mène au murmure (chut)
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Et l’air ambiant dresse de durs murs
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Ce n’est pas une naïve allégorie
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Mais des murs, des vrais, qui séparent en catégories
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Ils nous supplient de se rassembler
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Mais où sont ceux qui nous ressemblent à l’assemblée?
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Devant tant de vaine défiance
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Mes bagages se referment en silence
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Citoyen du monde, enivré à la vie
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Papier rectangle pour une terre ronde
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Je préfère être sans souci
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Un étranger à l'étranger qu'étranger dans mon propre pays
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Le taxi me dépose en avance
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Il y a tous ces gens qui partent en vacances
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Du coup j’ai le temps de me poser
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Histoire de boire un dernier café
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Si on m’avait dit que ça finirait ici
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Il y a quelques années j’aurais dit impossible
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Jeune et impatient d’affronter la vie
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Diplôme en main et confiant dans mes chances de réussite
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Mais, j’ai vu le visage derrière le maquillage
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Beaucoup de promesse et surtout du chômage
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Discrimination à tous les étages
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L'égalité jetée au cachot et prise en otage
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La haine est de nouveau dans le secteur
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Elle a les miens dans le collimateur
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Tous ces discours qui nous dévalorisent
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Malgré ce qu’ils disent les diplômes ne changent pas ta couleur
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Les relations aussi se fragilisent
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A la moindre occasion ils nous divisent
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Nous rappelant qu’on n’est pas tous d’ici
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Et la connerie a fait basculer tous les indécis
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Alors j’ai mis mon cœur dans ma valise
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J’ai embrassé mes amis, ma famille
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Ici on veut me voir telle une chenille
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Je préfère être un papillon ailleurs
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Citoyen du monde, enivré à la vie
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Papier rectangle pour une terre ronde
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Je préfère être sans souci
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Un étranger à l'étranger qu'étranger dans mon propre pays |