Il y a, dans les orphelinats
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Des cloches qui sonnent mais ne chantent pas
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De grands arbres qui tendent au ciel leurs bras
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Mais les oiseaux ne s’y posent pas.
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Il y a aussi, dans les orphelinats, quelques poupées qui parlent
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Mais ces poupées, elles, n’ont jamais dit «Papa… Maman…»
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Il y a, dans les orphelinats, des murs grands comme l’Himalaya
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Et des barreaux gros comme des séquoias
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Et des portes lourdes comme des trois-mâts.
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Il y a aussi, dans les orphelinats, quelques poupées qui rêvent
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Mais ces poupées, elles, n’ont jamais dit «Papa… Maman…»
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Il y a, dans les orphelinats, des vitres où l’on ne dessine pas
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Et des pelouses où l’on ne marche pas
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Et des cailloux qu’on ne lance pas.
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Mais il y a aussi, dans les orphelinats, quelques poupées qui meurent
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Mais ces poupées, elles, n’ont jamais dit «Papa… Maman…»
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Dans les orphelinats, comme des prisonniers
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Il y a des lits blancs avec des numéros
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Et des poupées couchées qui crient en dormant.
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Elles crient «Papa… Maman…»
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Il y a des larmes sur les oreillers des poupées
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Car les poupées, elles, savent toutes, toutes pleurer.
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Ah ! |
Il y a des rêves qui passent sous les yeux fermés
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Car les poupées savent toutes rêver.
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Ah ! |
Il y a des yeux au ciel, des mains croisées
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Car les poupées savent toutes prier
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Car ces pauvres poupées pourraient aimer
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Sauraient aimer… Pour être aimées… |