Simples maillons, on est c’que la vie veut qu’nous soyons
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Nous sommes des bêtes de somme: maîtres ou esclaves, en somme
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Simples lettres, petites ou grosses sommes
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Amis ou traîtres, ennemis, peut-être
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Ou tout simplement des hommes?
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Des âmes perdues sans guides
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Nos armes braquent le bonheur, Sésame s’ouvre
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Comme la trappe sous nos pieds précipite mon corps dans le vide
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Nos dieux sont en papier et c’est leur amour qui nous suicide
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On est frappés par la foudre, comme conduits par un fou
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Rattrapés par nos démons, la cervelle brûlée par la poudre
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C’est encore loin l’Paradis?
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Hé, c’est à combien l’Paradis?
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Ce Monde me blesse la rétine
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Me laisse aucuns choix d’la tétine à la tombe
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À Dieu j’m’adresse certains soirs
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Quand j’cherche un peu d’clarté, un sens à cette vie
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J’me remémore le quartet: naissance, école, boulot et mort
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Où est ma place, mon camp ici: croyant ou athé?
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J’suis à l’abri des missiles, mais jusqu'à quand?
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J’ai porté ma croix, maté mon côté sombre, et les trois six
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Écarté le mal, mais jusqu'à quand?
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J’suis là, assis seul dans les ténèbres, braquant le ciel du regard
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On a l’art d’pisser la douleur quand on nait nègre
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Le bien a déserté l'écran, on célèbre nos noces de feu
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L’argent veut assassiner Dieu, le trône est vacant
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Sur toutes les lèvres, on lit la même prière
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Mais si on vise
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Si l’Tout-Puissant est amour, pourquoi sa parole divise?
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Le Monde est à nous, vu qu’on y vit
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J’veux crever l’arme au poing et pas à genoux
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C’est réel, c’est pas MTV
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Y’a rien d’glamour mais j’relativise
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J’avoue, la vie, elle a un drôle de sens de l’humour
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Parfois, l’long du tunnel, on voit pas l’bout, mec, dans l’ghetto, on craque
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Destin tracé comme le fœtus d’une mère défoncée au crack
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La foi dans l’Créateur, pas en l’homme et ses légions
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Mal comprise, religion devient arme de destruction massive
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Ta guerre c’est un braquo, déguisé en juste cause
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Un ange qui ment sous serment, des mômes qu’on arrose pour des gisements d’brut
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J’te cause de rêves qui s'écroulent comme les Tours Jumelles
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Cette pute de liberté qui perd son rimmel
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Dans les rivières d’la haine, coule le sang des martyrs
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Quand la peur gagne par KO, la morale repart en civière
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Proche du chaos, mon cœur abrite le feu de Lucifer
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Mais là-haut, faudra s’y faire, on nous a laissés le libre-arbitre
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C’est la canicule, tout s’agite, le Sud encule le Nord
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Le sol rougit, on changera pas ce monde à moins d’un paquet d’millions de morts
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Vivre et apprendre à mourir
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Se battre, vaincre ou rendre les armes
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Faire face ou passer son temps à courir
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Embrasser l’enfer, lui sourire et succomber à ses charmes
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Avancer les poings serrés dans c’Monde
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Enterrer sa peine, contrôler son destin
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Même si c’est pas ici, ou dans c’Monde
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Moi j’y arriverai, même à dos d’un putain d’missile, c’est certain
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J’reviens m’livrer, c’est Bors, j’reviens œuvrer
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J’rappe comme avec un flingue sur la tempe, tu peux pas mentir
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Donc j’dis vrai, on commence à l’sentir, le souffre
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Livré à moi-même, j’ai appris à manœuvrer le mic au bord du gouffre
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Dans c’putain de monde, j'étouffe, alors j'écris
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Souffle ma trentième de putain d’bougie dans les fourneaux de l’antéchrist
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Si je l’bouffe le micro, c’est pour m’arracher autre part
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J’commets des crimes musicaux pour arracher l’code barre
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Il y a personne pour entendre tes cris? |
T’allumes un brasier
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Tu t'équipes, en cas d’conflit, Monsieur Vengeance est pas rassasié
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Ce système pervers a fait l’casting, fallait qu'ça arrive:
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Clara Morgane se change en Vierge Marie
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J’ai l’organe vocal à un couplet d’exploser
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Danse, j’pilonne la rime
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J’irai danser sur les ruines de Babylone
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J’veux mourir brave dans cette jungle
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Prendre la bonne liane et partir humble sur Paradis Airlines
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Paradis Airlines
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Vivre et apprendre à mourir
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Se battre, vaincre ou rendre les armes
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Faire face ou passer son temps à courir
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Embrasser l’enfer, lui sourire et succomber à ses charmes
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Avancer les poings serrés dans c’Monde
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Enterrer sa peine, contrôler son destin
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Même si c’est pas ici, ou dans c’Monde
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Moi j’y arriverai, même à dos d’un putain d’missile, c’est certain |