Du putain d’bateau aux tranchées
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Des HLM aux cellules
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J’ai trop dansé, gobé la pillule
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Entassé les merdes, couleur ébène, gueule cassée
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Les peines se chantent, musique accouchée dans la douleur
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Assez, mes mots stressent comme des bruits d’chaînes
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Mon héritage vient parler au peuple
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Comme Bob et Rita, Marley
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Au peuple le pouvoir comme dit l’slogan
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J’veux pas mourir ptit détail de l’histoire dans un monde trop grand
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J’suis arrivé enchaîné
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J’me suis tapé pour être libre
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Traîné des nazis, mais qui en parle dans les livres?
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La zik tourne comme la roue, on m’a troué la peau
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Ma vie pour un drapeau bleu blanc rouge
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Elle tient mon destin dans sa paume
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La chienne !
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Et j’suis mort ce putain d’jour d’octobre noyé dans la Seine
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J’ai mis du temps à l’comprendre
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Où pousse la mauvaise graine
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On coupe la tête pour soigner la migraine
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Condamné sans verdict dans une prison sans toiture
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La misère, ça donne raison pour cramer des voitures
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Les sirènes, les cocktails, le sang, ça laisse des marques
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Ça change rien avec ou sans Harry Roselmack
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La France black, blanc, beur
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S’arrête aux limites du stade
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J’aurais jamais parié sur la paix si j'étais un flambeur
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J’veux l’rapper, péter l’thermostat, réveiller les squales
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J’rêvais d’paradis, trop tard, j’suis mort brûlé dans un squat
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J’suis pas v’nu m’plaindre
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Vu du bled, j’ai d’la chance
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Aides sociales, quelques bavures, une crèche à Cachan
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Trop lucide, j’vois à travers leurs fumigènes
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On parle d’indemniser les tirailleurs
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Juste après Indigènes
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Futur écrit au pistolet mitrailleur
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Y’a pas si longtemps, ça parlait d’bruit et d’mauvaise hygiène
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Quand les p’tits jeunes ont plus d’repères
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Ils r’tournent la ville
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L’Etat détourne le regard
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Ça donne le 21 avril 2002
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La vie c’est ça
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Mon avis c’est le mien
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Le CSA nous charcute
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J’ai toujours l’mic dans la main
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J’ai pas quitté ma rage tant qu’j’suis pas acquitté
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Et c’putain d’jour d’octobre
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J’suis mort électrocuté
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Eh ecoute !
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La drogue m’a soufflé des rimes
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M’en a pris la moitié
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Souvent mes couplets dépriment
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Comme les murs du quartier
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La société a les crimes qu’elle mérite, pour ceux qui kiffent
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Le temps des colonies et t’parle de rôle positif
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J’ai mon doigt dressé
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Et 2−3 vers sanglants
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Blessé, le corps peut plus faire semblant
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Dresser les barricades dans les block
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Comme dans les coeurs
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L'époque saigne et le Diable ricane c’est dans les coeurs
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J’te passe les karchers, Blabla
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Les gosses par terre, à plat ventre
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Mains sur la nuque, l’espoir part en charter
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Les degrés grimpent, tricard dans l’pédigrée
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Pas de grands écarts entre ici et l’bled
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J’suis pas intégré
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J’suis incrusté dans l’sol
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Gosse de l’hexagone, boosté par la rage que seul le vice console
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Que l’cannabis console
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Augmente la fréquence, fais une pause, et juge la cause avant les conséquences
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J’ai traversé l'époque avec un couteau dans l’dos
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Les blocs nous cachent l’horizon
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J’y vois plus clair, j’arrache le bandeau
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La rage, ma prison, ma cage
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La coke dans un landau
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D’l’espoir, tourne la page, brûle le livre et réécris l’histoire
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Un coeur de clando
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Avec une carte de résident
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Mon texte allège ton fardeau
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A coups d’feu, une lettre au président
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Danse pas près du gouffre, si t’as peur du vide
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J’rap comme je souffre
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J’ai mille et une vies
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Paroles rédigées et expliquées par la communauté RapGenius France |