| C’est à la manière un peu gitane
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| Qu’il caravane sa vie constamment
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| Alors il n’allait pas oublier
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| Celle qui pendant des années
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| Lui murmurait: «je continue
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| Jusqu'à recontinuer "
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| La rue c’est elle qui l’a élevé
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| Il y jouait au foot et au pavé
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| Pas manqué elle a vu ses genoux s'écorcher
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| Et les mobylettes changer de couleur
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| Sous la main du voleur
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| Et c’est par coeur qu’il la connaissait
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| Et c’est par peur d’y rester qu’il en cueillait
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| Les portefeuilles mûrs des passants
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| Les portefeuilles trop mûrs des passants pressés
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| En attendant les caravanes
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| Et que toutes les fleurs se fanent
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| Quand toutes les guitares de l’Espagne
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| Se mettent à chanter sur son passage
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| Un accordéon en attelage
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| Et la grosse caisse pour les rouages
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| Et sa chanson en paysage
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| C’est à la manière un peu brigane
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| Qu’il exhibe ses histoires sur le trottoir
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| Déballant son stand de mémoire
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| Pour que tous les jours se racontent de nouveau
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| Il était une foire
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| Et se glissant dans les oreilles en réanimation
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| Les badauds s’arrêtant à l'écoute
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| De cette unique attraction
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| Et toi va donc ouvrir les portes de l’imagination
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| Mme Machin est en prison quand Mr Truc
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| a perdu son pelochon
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| Quand certains comptent leurs millions
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| Lui conte ses histoires de son balcon
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| Il va bien falloir qu’elle se magne
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| Car il n’y a pas d’histoire
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| Et toujours pas de caravanes
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| Le ciel seul le sait que l’on pourrait
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| Reprendre ce qu’ils étaient
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| Et en bouffer des rues de routes
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| Des frontières de campagne
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| Devaler tout droit jusqu'à l’horizon
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| En déployant les cris et les ailes qui vont
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| A l’abordage des lèvres de leur visage
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| Marier la vie et ses voyages
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| Les cieux en parrainage
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| Et pour de bon prendre ces caravanes
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| Pour nous conduire hors de la ville et de ses marges |