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Дата випуску: 07.06.2015
Мова пісні: Французька
La Barcelone |
La Barcelone\nQuand elle s'éveille\nC’est en jetant ses tulles noirs\nAvec des éclats de soleil\nQui éclatent tous ses trottoirs\nAu rire d’une rose de sang\nSur son éventail rouge et or\nClaquent les talons des passants\nDu fond du soir jusqu'à l’aurore\nLa Barcelone\nQuand elle s'étire\nElle plante ses yeux dans la mer\nEt puis quand les flots se déchirent\nElle descend jusqu’aux enfers\nPour venir rouler sous la table\nD’une Espagnole aux seins tout ronds\nComme ces pommes de Grenade\nCrachées aux lèvres d’un garçon\nEt dans les rires qui s'étranglent\nAmarrée au bout de son port\nElle tend sa gorge et ses jambes\nSous la muleta de l’amor\nLa Barcelone\nQuand elle s’promène\nElle fourre au creux de ses reins\nLe balancement d’une reine\nOfferte aux rêves d’un vaurien\nAlors du fond de ses entrailles\nC’est une flamme qui se tord\nEt dans le matin qui détale\nLa Barcelone vomit encore\nSur les chaussures des ivrognes\nQui s'éclaboussent en criant\nDepuis les pieds jusqu'à la trogne\nAux vins d’une noce de sang\nLa Barcelone\nQuand elle se glisse\nAu plein cœur de l’après-midi\nSous l’arabesque qui s’hérisse\nPar les griffes de Gaudi\nElle laisse flotter ses mantilles\nAu feu du ciel qui les allume\nEt c’est au profil de la ville\nUne pluie de cendres et de plumes\nAlors seulement elle s’endort\nDans l’arène du temps qui tombe\nSous la pique du picador\nQue l’on incendie à la ronde\nEt puis, les pieds du soir trépignent\nAvec, pour prélude à la mort,\nUne mendiante qui se signe\nEt une mouette au fond du port\nLa Barcelone alors s’enroule\nDans un tourbillon de crécelles\nAccrochées aux doigts de la foule\nJetées comme une poignée de sel\nEt c’est une traînée de rouge\nQui remonte au bout de ses lèvres\nPour venir fleurir sur la bouche\nD’un Christ brûlant comme la fièvre\nEt c’est une guirlande d’or\nFlanquée sur la gorge des filles\nQui tapent les mains sur leur corps\nPour une danse de Séville\nEt puis le temps d’un seul éclair\nLa Barcelone se renverse\nComme on renverserait un verre\nTrop plein d’une joie qui s’y blesse\nAvant de venir s'échouer\nSur la poitrine d’un vieillard\nQui lui jette un lot de baisers\nRivés au fond de son mouchoir\nEt puis, et puis elle file dans la nuit\nAu bruit d’amarres qui se cassent\nEn écorchant cent mille rires\nJusqu’au tréfonds de sa carcasse\nHa ! Ha ! Ha ! Ha ! |