''Heu, appel à toutes les unités
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On recherche quatre évadés d’un quartier chaud de Vitry sur Seine
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Description: deux négros, deux beurs
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Je répète: deux négros, deux beurs
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Ils sont prêts à tout
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Pour eux, il n’y a ni barrières, ni barreaux, ni frontières
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Donc on quadrille le terrain et s’il faut, on lâche les chiens
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Attention ils sont armés et dangereux !''
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Pour des jours meilleurs
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Je fais mon premier pas à l’extérieur
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Tension supérieure
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Je reste à la hauteur avec la mort comme peur
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Tragique destin, faut comprendre
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Même si les keufs m’ont cramé
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Sache que jamais j’irais me rendre
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Nos frères d’Afrique ont organisé notre fuite
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Mais il y a une couille
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Y’a poursuite derrière moi
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S’agrippe un tas de flics
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Faut que j’assume, y’a pas à chier, y’a pas à discuter
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Le jour où on m’a bouclé
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C’est comme si on m’avait amputé
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Enculé si j’avais pu, je vous aurais tous brûlé
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Mais je ne pense qu'à les semer
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Mon heure n’a pas encore sonné
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Différentes péripéties
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Je suis comme un gibier dans la nature
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Je cavale et rase les murs
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Je cherche un endroit sûr
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Peu à peu j’esquive ces ordures
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J’vais plus loin que la censure putain d’envergure
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C’est bien moi RIM-K, la pourriture
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J’arrive au QG malheureusement de partout je saigne
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J’ai brisé les chaînes
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Pour ma patrie, Vitry sur Seine
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Putain tricard, traqué
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Tête mise à prix, tête fichée
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Recherché, en vain dans tout le pays
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Des évadés, 113 présumé dangereux
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Tu m’coupes la route, c’est bouillant
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On ouvre le feu
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Malheureusement c’est reparti en couille
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Pas l’temps de s’lamenter
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Va falloir faire preuve de débrouille
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Faut surtout pas s’faire attraper
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On vit chacun de notre côté
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Un seul but, une cité
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Pénétrer dans une cage d’escalier
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Pour observer leurs gestes et faits
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Agir comme des évadés
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Surveillé de prés par les condés
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Cette fois décidé, les points fermés
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Agissant les yeux fermés
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À matraquer puis menotter un gamin
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Lui faire la hagra au commissariat jusqu’au lendemain
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De toute façon, on n’y peut rien
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Il faut comprendre, il faut apprendre
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Qu’il n’existe pas d’choix en commun
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Pour faire face à son propre destin
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J’continue ma route la démarche lente et méfiante
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La peur d'être identifié par des voisins me hante
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Mes potos me manquent déjà
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Et personne n’est prêt à m’affirmer
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Qu’ils n’sont pas de retour au card-pla déjà
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Aux grands mots, les grands moyens
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J’interviens, 113 rue Camille Groult
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Quand il le faut c’est là où j’serais présent sur l’terrain
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Soldat en cavale qu’en a marre des cellules
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Marre des promenades la justice, je l’encule
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Me sentir on prend en otage en mal je m'évade
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Pour mes assoc' mènent un escapade
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Je fais sauter le grillage
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Je marche en zig-zag carrière fusillade
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Devant moi la liberté c’n’est pas un mirage
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Je revois enfin l’paysage
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Ça fait temps d’année que j’rêve de vivre ces images
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Situation critique
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La scène aussi hardcore que cette musique
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Mon cœur bat trop vite
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Mon corps fatigue j’casse ma pipe
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Faut que j’fasse le vide
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Nique sa mère, les remords
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Faut pas que je m’endorme parce que le sommeil
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C’est le cousin de la mort
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Ennemi public comme Jacques Mesrines
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Anti fanatique, je m’instruis
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Pour mieux fuck le système
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Je re-ti, j’arrive au QG
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Faut qu’je m’arrache d’ici à tous prix
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Je suis sur qu'à cette heure-ci
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Mon nom est signalé de son-pri à Roissy
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Des comptes à régler, un procureur à schlasser
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Des mecs à effacer
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Une mère embrasse, avant de trépasser
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Putain tricard, traqué
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Tête mise à prix, tête fichée
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Recherché en vain dans tout le pays
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Des évadés, 113 présumé dangereux
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Tu m’coupes la route, c’est bouillant
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On ouvre le feu
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On s'était juré qu’on se retrouverait
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À la vie, à la mort décor prison
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Quatre murs ça pue la mort
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Évadé, j’ai réussi
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Maintenant, j’suis dehors
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Marche avec un œil dans l’dos
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Quelque soit mon sort
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Je vois que tout à changer
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Les rues ne sont plus les mêmes
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J’cours à travers la ville
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Banlieue sud, Vitry sur Seine
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Sirène police, c’est aussi cramé qu’avant
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Me demande bien si mes gars sont aussi dans les temps
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Chrono quatre heures
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C'était R.D.V. |
au ghetto
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Nom d’code 113 pour sauver sa peau
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Et c’est reparti A.P. dit l’affranchi
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Je repense aux gueules qu’on a cassé
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Et ces murs qu’on a franchit
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Finis les parloirs, les cantines et la gamelle
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La sale gueule des matons
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Qu’a quatre heures du mat' te réveille
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Puis j’dédicace ce morceau
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À tous les évadés d’France
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Pénitencier d’merde
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Qu’a voulu baiser mon adolescence
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Putain tricard, traqué
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Tête mise à prix, tête fichée
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Recherché en vain dans tout le pays
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Des évadés, 113 présumé dangereux
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Tu m’coupes la route, c’est bouillant
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On ouvre le feu |