À dix-huit ans il volait des marrons
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C'était mes premiers cadeaux
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Oui mais les marrons chauds c'était l’hiver
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On n’avait rien d’autre à faire
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Il gagnait huit francs par soir à l'écluse
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Fallait s’en sortir comme ça
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Ben maintenant c’est à peu près pareil
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Mais on imagine le soleil
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Vous prendrez bien encore un peu de vin
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Tu veux pas aller voir au fond du frigidaire, y en a
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Dis donc Philippe, tu veux ramener des verres
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Le tire-bouchon se trouve dans le deuxième tiroir du buffet
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(où j’en étais? ah oui, c’est ça)
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C’est à vingt ans qu’il demande aux parents
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S’il peut sortir avec moi
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Et y a trois mois que j’attends un enfant
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Ça n’se voyait pas tellement
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On parlait déjà d’aller au Brésil
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Ou d’habiter sur une île
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Ben maintenant c’est à peu près pareil
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On imagine le soleil
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Est-ce que quelqu’un peut me dire
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Si Croisille est rentrée, elle devait m’appeler
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Elle est rentrée hier
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Je crois qu’elle était au Canada
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Elle vient juste d’arriver
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Mais je veux continuer à parler de toi
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(ah, vas-y continue
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Allez Marie, raconte) |
À vingt-deux ans je voulais cinq enfants
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Mais moi j'étais fatigué
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Puis j’ai déjà une fille et trois garçons
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Dans les sillons d'à côté
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(Oh, c’est pas drôle, ça)
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J’veux cinq moutards, cinq enfants ou cinq mômes
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Pour leur donner des baisers
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Avec les deux qu’on a c’est bien pareil
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On imagine le soleil
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Tu devrais monter un peu la chaudière
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Ou remettre une bûche dans la cheminée
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Jean-François est complètement défoncé de fatigue
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Pat et Michel avez-vous vu Midnight Cowboy?
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(ah oui, c’est chouette)
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À vingt-cinq ans je n’ai pas mes cinq mômes
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Mais des dizaines d’amis
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Les seuls, les vrais, ils sont là aujourd’hui
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Z’ont même des draps dans leur lit
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Pour vivre pauvres eh bien vivons cachés
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Les gens ne savent plus aimer
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Notre univers est un simple appareil
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On imagine le soleil
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Notre univers est un simple appareil
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On imagine le soleil
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Notre univers est un simple appareil
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On imagine le soleil |