| Mon cœur est au coin d’une rue
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| Et roule souvent à l'égout
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| Pour le broyer les chiens se ruent
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| Les chiens sont des hommes, des loups
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| On les entend dire «Je t’aime»
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| Sont-ils sincères un seul moment?
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| Leurs aveux sont toujours les mêmes
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| Quand leur désir montre ses dents
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| Comme vous toutes oui, Mesdames,
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| Croyant à l’amour, aux serments
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| Le bonheur inondait mon âme
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| En mon cœur chantait le printemps
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| Par les soirs de mélancolie
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| Je frissonnais sous le désir
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| Il disait que j'étais jolie
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| Je pense ne jamais vieillir
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| Hélas, un soir, quelle tristesse,
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| Mon amant n’est pas revenu
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| Sa lettre écrite sans tendresse
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| Demeura pour moi l’inconnu
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| Jamais je n’ai compris le drame
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| Plus rien n’est rien dans mon cerveau
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| En est-il une qui me blâme
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| D’avoir roulé jusqu’au ruisseau?
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| Mon corps est déjà leur pâture
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| Ma chair ne se révolte pas
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| Mon Dieu que votre créature
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| Ne souffre plus, reprenez-la ! |