| Puisque rien ne t’arrête en cet heureux pays
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| Ni l’ombre du palmier, ni le jaune maïs
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| Ni le repos, ni l’abondance
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| Ni de voir à ta voix battre le jeune sein
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| De nos sœurs, dont, les soirs, le tournoyant essaim
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| Couronne un coteau de sa danse
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| Adieu, beau voyageur, hélas. |
| Oh! |
| que n’es-tu de ceux
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| Qui donnent pour limite à leurs pieds paresseux
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| Leur toit de branches ou de toiles!
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| Qui, rêveurs, sans en faire, écoutent les récits
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| Et souhaitent, le soir, devant leur porte assis
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| De s’en aller dans les étoiles!
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| Si tu l’avais voulu, peut-être une de nous
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| O jeune homme, eût aimé te servir à genoux
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| Dans nos huttes toujours ouvertes;
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| Elle eût fait, en berçant ton sommeil de ses chants
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| Pour chasser de ton front les moucherons méchants
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| Un éventail de feuilles vertes
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| Si tu ne reviens pas, songe un peu quelquefois
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| Aux filles du désert, sœurs à la douce voix
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| Qui dansent pieds nus sur la dune;
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| O beau jeune homme blanc, bel oiseau passager
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| Souviens-toi, car peut-être, ô rapide étranger
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| Ton souvenir reste à plus d’une! |